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Voyage au pays de la hernie discale : un an après l’opération

  • Photo du rédacteur: Lisa Heinrich
    Lisa Heinrich
  • 20 mars
  • 7 min de lecture

bougie en forme de colonne vertébrale

Tout a commencé par un éternuement... Oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est ainsi que ma descente aux enfers a débuté. J’étais tranquillement assise sur un canapé pas très confortable, quand j’ai éternué violemment. Une douleur fulgurante m’a fait tomber du canapé, et elle n’a plus jamais disparu. Ce que je pensais être un événement isolé s’est révélé être le point de départ d’une expérience longue et douloureuse.


Le diagnostic : une douleur qui s’installe et s’aggrave


Au départ, la douleur était sourde, presque anodine. Elle limitait quelques mouvements et restreignait mon amplitude, mais rien qui ne m’inquiétait outre mesure. Pendant plusieurs mois, j’ai ignoré les signaux d’alerte. Cependant, la situation s’est progressivement dégradée sur une période d’environ quatre mois. À mesure que les symptômes s’intensifiaient, je freinais inconsciemment mes mouvements et je modifiais ma posture au quotidien sans même m’en rendre compte.


scanner avec hernie discale
Et voilà la bête !

C’est un scanner qui a révélé l’ampleur du problème : une hernie discale en L4-L5, ou pour être plus précise : volumineuse hernie discale postéro-médiane descendante, sous-ligamentaire s'étendant sur 22 mm de hauteur avec une base d'implantation mesurée à 16 x 8 mm. Cette hernie comprime les racines de la queue de cheval.


Malgré la gravité du diagnostic, j’étais réticente à l’idée de me faire opérer. Ayant vécu 35 ans sans jamais mettre les pieds dans un hôpital, je refusais d’accepter que cette douleur nécessitait une intervention chirurgicale.


Par ailleurs, les nombreux témoignages sur les groupes et forums en ligne ne faisaient qu’alimenter mes peurs, renforçant mon espoir de trouver une solution alternative.


Pourquoi j’ai refusé l’opération dans un premier temps


En dépit des recommandations insistantes du neurochirurgien pour une intervention en urgence, j’ai choisi de repousser l’opération. Pourquoi ? Parce que je voulais à tout prix m’organiser dans mon travail. À ce moment-là, ma priorité était de ne pas perturber mes engagements professionnels. Avec le recul, je réalise que c’était une grosse erreur.


En parallèle, j’étais hantée par les récits d’opérations qui avaient mal tourné ou de complications postopératoires. J’espérais secrètement trouver une solution miraculeuse, qu’il s’agisse de traitements alternatifs, d’exercices spécifiques ou simplement d’un soulagement naturel avec le temps. Mais la réalité m’a vite rattrapée.


Le préopératoire : une descente aux enfers


trajet des nerfs
En fonction de l'étage concerné, la douleur peut descendre en suivant plusieurs trajets, et donc être projetée jusque dans le pied. Dans mon cas, l'extérieur du genou droit jusqu'aux orteils.

La douleur, qui était initialement tolérable, est devenue omniprésente et insupportable. Elle m’empêchait de m’asseoir, de bouger librement, et pire encore, de dormir correctement. Cette privation de sommeil a déclenché un cercle vicieux, où le manque de repos amplifiait ma souffrance, et vice versa.


La dernière semaine avant l’opération a été la plus éprouvante. Sous morphine, je vivais dans un brouillard constant, passant mes journées allongée sur le canapé, la seule position que je pouvais à peine supporter. Même des tâches simples comme me lever ou me doucher nécessitaient une aide constante. La douleur avait pris le dessus sur ma vie, au point que je doutais de ma capacité à retrouver un jour une vie normale.


L’opération : un espoir renaissant


Quand le jour de l’opération est enfin arrivé, j’étais prête. Je n’avais plus de doutes, juste une immense envie que cette douleur cesse. L’intervention a été réalisée en ambulatoire par un neurochirurgien expérimenté qui, juste avant l’anesthésie, m’a fait une promesse simple mais percutante : « Vous vous réveillerez sans douleur. » Et il a tenu parole.


À mon réveil, la douleur avait disparu, comme si elle n’avait jamais existé. Dès les premières heures, on m’a demandé de me lever pour marcher quelques pas, un acte symbolique pour marquer le début de ma reconstruction. L’effet de l’anesthésie m’a valu quelques moments cocasses, mais la véritable victoire était là : je pouvais enfin entrevoir un avenir sans souffrance.


Le postopératoire : patience et persévérance


Après l’opération, le chemin vers la guérison a été marqué par la discipline et la régularité. Mon chirurgien m’avait bien briefée : il fallait éviter la position assise et privilégier la marche, par petites doses au début. Les premières promenades se limitaient à quelques centaines de mètres, mais elles représentaient un immense progrès.


itinéraire marche d'un kilomètre
À 4 semaines post-op ' j'élargis le périmètre ! Wouhou !

Une infirmière venait quotidiennement pour changer mon pansement. Le neurochirurgien avait opté pour une incision dans le dos plutôt que dans le ventre, et il n’avait retiré que la partie de la hernie qui comprimait ma moelle, estimant que ma jeunesse et la qualité de mes disques réduisaient le risque de récidive. À partir de là, j’ai graduellement repris mes activités, en veillant à ne pas brûler les étapes.


La kinésithérapie : un soutien moral plus que physique


Bien que j’aie commencé la kiné 5 semaines après l’opération, celle-ci se limitait essentiellement à des massages. Les exercices de renforcement musculaire, je les faisais déjà chez moi et mes formations m'avait permis d'avoir une idée assez précise de ce qu'il fallait faire. Ce qui m’a toutefois marqué, c’est le rôle rassurant de ma kinésithérapeute. Elle m’a aidée à dépasser mes craintes et mes appréhensions liées à la peur que la douleur revienne, ce qui m’a permis de retrouver progressivement confiance en mes mouvements.


Les outils qui m’ont aidée


Certains objets et techniques ont été particulièrement utiles dans cette période :


  • Le tapis fleurs de lotus ou tapis d'acupression   Ce tapis couvert de petits picots a été une véritable révélation pour moi en préopératoire. Lorsque la douleur était à son paroxysme, j’avais fini par m’allonger dessus, au point de m’endormir parfois dessus. Même si le soulagement était temporaire, il m’a apporté de réels moments de répit. Ces picots, qui stimulent la circulation sanguine et relâchent les tensions musculaires, avaient un effet apaisant. L’inconvénient est que ce bien-être ne durait pas longtemps, mais sur l’instant, il faisait vraiment la différence dans ma gestion de la douleur. Petit conseil : n'investissez pas une fortune, tous les tapis d'acupression sont les mêmes, et on en trouve généralement entre 15 et 20€. Inutile d'y laisser la moitié de votre PEL.

    tapis d'acupression
    Les tapis existent avec ou sans oreiller. Vous en trouverez sur Amazon voire chez Lidl !


  • La barre de traction à domicile   Suspens simple mais redoutablement efficace, cette barre m’a permis de soulager la pression exercée sur mes disques lombaires. À plusieurs reprises, m’accrocher à cette barre et laisser mon corps se détendre était un moyen de sentir un soulagement immédiat, bien que fugace. C’était une sensation de décompression, un relâchement mécanique qui m’aidait à mieux tolérer les douleurs.


  • Le coussin de grossesse   Cet objet, que l’on voit souvent dans les affaires des futures mamans, a été un allié de taille. Ce coussin en forme de long boudin m’a permis de trouver une position confortable pour dormir. En le plaçant sous mon coude et entre mes genoux, il alignait correctement mon dos et m’évitait de me réveiller avec des douleurs supplémentaires. C’était l’un des rares moyens d’alléger les nuits difficiles, et il m’a aidée à mieux supporter les réveils.


  • Les méthodes McKenzie, Mezières et De Gasquet   Ces méthodes d’exercices spécifiques m’ont beaucoup apporté dans la gestion de mes douleurs, notamment en préopératoire. La méthode McKenzie, basée sur des mouvements d’extension du dos, m’a aidée à maintenir une certaine mobilité vertébrale malgré la douleur. Les approches Mazières et De Gasquet, quant à elles, se concentraient sur le renforcement des muscles profonds, notamment les abdominaux, ce qui s’est révélé essentiel pour protéger mon dos. Bien sûr, ces exercices étaient pratiqués avec précaution et dans la limite de mes capacités du moment.




Conclusion : un message d'espoir basé sur l'expérience


En repensant à cette année écoulée, je mesure à quel point cette épreuve a été une leçon de vie.

La hernie discale n'est pas seulement une douleur physique ; c'est aussi une épreuve mentale, un défi pour notre patience, notre résilience et notre capacité à accepter de l'aide. Mais surtout, cette expérience m’a appris que même dans les moments les plus sombres, il existe des solutions et des perspectives lumineuses.

Ce que je retiens avant tout, c’est que retarder l’opération a été une erreur. Sous-estimer ma douleur et donner la priorité à mon travail a été une décision motivée par la peur et un sens excessif des responsabilités. Avec le recul, je comprends que rien n’est plus précieux que la santé, et que parfois, il faut savoir lâcher prise sur le reste pour se donner une chance de guérir.

Ma vie n'a pas changé de manière négative après l'opération, bien au contraire : je peux voyager, marcher des heures, et profiter pleinement des activités qui me rendent heureuse, sans douleur.


J’ai également appris l'importance de l’entourage. Sans le soutien de mon compagnon qui a été là à chaque étape – que ce soit pour m’aider à me relever, à me laver, ou à affronter les nuits difficiles – je ne sais pas comment j’aurais traversé cette période. Être bien entourée a été un facteur clé de ma guérison.


Et enfin, j’ai compris qu’il est essentiel de partager les récits positifs. Lorsque l’on cherche des témoignages en ligne, on tombe souvent sur des récits teintés de désespoir, parce que les gens qui vont bien ne prennent pas toujours le temps de raconter leur rétablissement. Pourtant, c’est précisément ce genre de témoignage qui peut faire une différence pour quelqu’un d’hésitant ou de découragé. Mon histoire, bien qu’elle ait commencé dans la douleur, prouve qu’il est possible de s’en sortir et de retrouver une vie normale, voire meilleure.


Si vous traversez une épreuve semblable, sachez qu’il y a toujours des solutions. Que ce soit par une intervention médicale, des ajustements de mode de vie, ou le soutien de vos proches, chaque petit pas compte pour avancer vers la guérison. Je suis la preuve que l’on peut non seulement surmonter une hernie discale, mais aussi en sortir plus fort et plus conscient de ses priorités.

 
 
 

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